...Il est ressuscité d'entre les morts"! Juste l'espace de quelques minutes pour dresser un compte-rendu détaillé de la journée, dans la mesure du possible.
Nous allons démarrer par le réveil. Oui oui, le réveil, vous savez, l'objet qui sonne. Et avec lui a débuté la journée de bizutage de notre pauvre nouvelle cible accompagnatrice (ou plutôt accompagnateur, devrai-je dire...) Votre humble rédacteur est parti à la douche bien avant le lever des enfants, et ce petit plaisantin que je suis a oublié de désactiver la sonnerie du téléphone-réveil-gadget-super-qui-fait-des-photos-et-vous-guide-sur-la-route. Bref, le super smartphone de compét.
C'est un long moment plus tard (le temps d'une douche pour se réveiller), en regagnant le dortoir, que le festival a démarré... Notre pauvre victime accompagnante était debout dans ma chambre (ou plutôt, disons mon placard à balais) avec les yeux encore collés en train de se demander comment arrêter cet objet... Le pauvre !
Ensuite, l'apnée a démarré : préparer les affaires pour la journée de ski où il va faire un froid à pas mettre une belle-mère dehors (quoique... Je ne parlais pas de vous, belle-maman ;) tout en n'enfilant pas tout pour ne pas mourir d'asphyxie en prenant le petit-déjeuner et ne laissant que l'essentiel sur le lit sans oublier le sac à dos qui devait contenir juste le nécessaire mais sans rien oublier non plus. Bref, grosse pression. Puis petit-déjeuner et bus à 9h30 très précises...
-9h35 : "Mais qu'est-ce que tu fais encore en slip...? Toutes les filles sont prêtes et nous attendent dehors....
-9h36 : MAIIIITRE, tu peux me mettre de la crème solaire???
-9h37, le maître, avec un tube de crème dans une main, une chaussure d'après-ski dans l'autre et une paire de lunettes de soleil dans la suivante, tout en cherchant du regard le pauvre bizut qui est encore plus en action, se met en colère : "Non, pose ce jeu. Il est temps de se dépêcher!
-9h42 : "je peux aller faire caca?"
-9h46 : le maitre, son bizut et son collègue, totalement en nage (qui nous a parlé de plan grand froid? Vraiment, n'importe quoi... Je peux vous dire qu'à -20°c, et ben il fait chaud), ne savent plus où ils sont, ni ce qu'ils doivent faire... Heureusement, les filles qui attendent encore les remettent sur la bonne voie.
Le bus finit enfin par partir. Et nous avec. Au complet.
-11h00 : les cours de ski débutent.
-11h15 : nous arrivons à la station. Il ne reste plus qu'à mettre les chaussures de ski, à retrouver les skis de chacun, à retrouver ses élèves, à retrouver les forfaits, les moniteurs, le chemin des pistes, les bâtons de ski...
-11h35 : on finit par retrouver les moniteurs. Là, je dois vous confesser qu'une joie difficile à dissimuler m'a envahi : je vais leur refourguer les petits et m'enfuir au plus vite.
-11h36 : la monitrice me demande de passer devant le groupe pour les attendre en haut. Je tenterai bien de simuler une attaque.
-11h49 : il faut aider les petits à chausser les skis. Mon bizut me regarde avec ce même regard qu'ont les veaux qui partent à l'abattoir. Il a compris. Nous voyons notre temps libre se réduire comme peau de chagrin. Mylène et Pascale, elles, ont cette superbe des femmes qui savent que de toute manière, elles en baveront.
-12h15 : les moniteurs nous annoncent qu'il nous faudrait revenir pour 12h45. J'ai envie de pleurer, mais ça se fait pas. Benoit et moi partons vite, très vite même, en courant avant que l'on nous demande autre chose. Mylène et Pascale restent là, stoïques.
-12h45. Notre retour (nous avons fait une boucle miniature, juste le temps de me souvenir à quel point je suis vraiment mauvais sur ces trucs qui glissent). Ils nous annoncent que les petits ont été supers, qu'ils se sont bien régalés. Les enfants sont hébergés dans une cabane chauffée. Ils dévorent comme jamais et reprennent des forces.
-13h45. Sentant revenir le piège, nous préparons les enfants pour qu'ils soient prêts à l'heure indiquée. Ainsi, nous caressons l'espoir d'avoir un petit peu plus de temps libre (le seul du séjour).
-14h03 : toujours pas de moniteur. Pas un seul. Mais où sont-ils?
-14h05. Ils arrivent. Benoit et moi-même filons l'anglaise. Discrètement. Mince! On se fait intercepter... "Il faudrait revenir 15 minutes avant la fin du cours, pour venir chercher tous les sacs à dos des enfants, car après on ferme le chalet." Bon, et bien il nous faudra être de retour à 15h45.
Après notre petite échappée, nous retrouvons nos collègues au bas des pistes. Seules Pascale et Mylène, la foi chevillée au corps, restent avec les petits. Rapidement, nous organisons deux groupes de niveaux entre adultes. Les bons d'un côtés, et les impressionnants de l'autre. Avec mes collègues "impressionnants", nous prenons le téléski, avec toute l'aisance qui nous caractérise désormais. Julien et Pierre semblent y être tout à leur aise. A tel point qu'une idée folle a germé en nous : et si nous prenions un télésiège pour aller encore plus loin, des prendre des pistes encore plus vertes! Bon, c'est à ce moment là que j'aurais dû avoir réellement mon attaque. C'eut été préférable pour la suite... Nous voilà donc partis, fiers comme un bar-tabac. On savait même où prendre le télésiège, là, tout en bas des pistes. Il ne nous restait plus qu'à l'atteindre, il était là, à portée de main. 15 minutes plus tard, après que mes deux collègues aient déchaussé pour franchir les 4 mètres qui nous séparaient de l'arrivée, et que votre rapporteur tente une montée "en escalier", soufflant comme un boeuf et rouge comme la tenue des moniteurs de ski, nous avons enfin gravi la pente de 0,2%, courageux et fier de notre bel effort. Le graal était immanquablement au bout. Nous avons réussi à prendre le premier télésiège (bon, notre talent étant tellement indescriptible, nous n'avons même pas été capables de nous asseoir sur la même banquette alors qu'il n'y avait pas grand monde autour de nous...). Puis, à la descente de celui-ci, il a fallu se relever... Ces banquettes sont basses. J'ai mieux compris à cet instant-là les recommandantions de mon médecin et de mon kiné de ne SURTOUT PAS FAIRE DE SKI. Même pas peur, nous avons immédiatement enchainé avec le deuxième télésiège. Qui s'est arrêté en route. -45°c de ressenti. Au moins.
Bref, à l'issu de ce long voyage, il était déjà pas loin de 15h35... 10 minutes pour rentrer. Là, je me sentais étrangement moins confiant. Le graal, tout d'un coup, m'a paru beaucoup moins accessible. Et à mes compères tout autant, à en juger par leur mine. Et bien figurez-vous que la piste verte, et bé elle ne l'était pas du tout, verte. Certains la disaient bleue, mais moi je pense qu'elle était au moins noire. Et même troisième dan, avec ça!
Après plusieurs superbes plat-ventre des trois, dans des postures toujours plus accrobatiques, l'heure s'est mise à brusquement avancer. Le stress est monté. L'arrivée, le lieu de rendez-vous était encore loin. Et il fallait passer sous un pont qui ne doit même plus être classé dans les couleurs de piste, vu le degré épouvantable de la pente (même si des mauvaises langues ont dit que c'était une verte). Je ne vous cache pas que l'idée de descendre en me laissant rouler m'a traversé l'esprit, mais elle ne semblait pas être la plus efficace. Alors, n'écoutant que notre courage, nous avons pris une grande décision. Nous avons déchaussé nos ski. Et nous sommes rentrés jusqu'au bas de la station à pied (avec les chaussures de ski, bien sûr, et sur un sol gelé)-par la route. Le délai était passé. Heureusement, tous les enfants étaient pris en charge par tous les autres adultes, soyez rassurés! Et nous sommes arrivés avec la tête basse. Notre étoile d'équipe "impressionnante" a effectivement brillé de tout l'éclat que nous pouvions en attendre... Nous étions épuisés, et il fallait, une fois le groupe retrouvé, repartir dans notre apnée (que nous n'avions en fait pas vraiment arrêtée) pour reprendre les forfaits aux enfants et les rendre à la billetterie (et là, par je ne sais quel processus certainement magique, il n'y a jamais le compte), reprendre les ski dans les bras (y compris pour les enfants), redescendre jusqu'au bus qui était garé beaucoup plus bas, quitter ces maudites chaussures de ski, etc. Là, je me suis demandé qui avait vraiment été bizuté, en fin de compte.
Je pense être arrivé sur le centre dans un état plus liquide que solide... Les enfants étaient eux aussi épuisés de leur journée, mais fiers. Même s'ils ne sont pas encore dignes de faire partie du cercle très fermé des "impressionnants".
Nous avons fêté les trois anniversaires attendus. Les filles ont soufflé leur bougie (à noter le singulier, car trois anniversaires en même temps, ça fait beaucoup de bougies!) durant le dessert de notre dîner.
A l'heure où je vous écris, tout le monde dort. Et je suis moi-même pas loin du gouffre. Je crois que ma nuit va être agitée. Non, pas par vos enfants. Ils dorment vraiment très bien. Mais par nos folles journées. Je pense que je vais revivre quelques descentes.
Et demain, c'est ski de fond et chiens de traineau pour les élèves d'Albas. Je suis dans un tel état d'épuisement que j'ai oublié le programme de mon confrère et de mes consoeurs et je leur en demande pardon.
Aujourd'hui encore, nous nous sommes bien protégé du froid. Les enfants ont encore tous leurs orteils et tous leurs doigts. Donc pas de souci de ce côté-là. C'est l'heure de la fin de l'apnée. Je m'en vais vous laisser et reprendre mon souffle avant de recommencer demain. Et puis, il me faudra bien trouver de nouvelles idées pour achever mon pauvre bizut! Et en plus c'est la boum, demain soir. En pyjama.
Bonne nuit ou belle journée à vous.
PS: Mon ordinateur doit être dans le même état que moi, il a beaucoup de mal à charger les photos. Vous les aurez à notre retour, dans tous les cas.
Le soleil était bien présent pour nous accompagner pendant cette superbe journée d'initiation ou de perfectionnement au ski alpin.Que des bons souvenirs ! A l'heure où nos pauvres enseignants épuisent leurs dernières forces pour rédiger ce blog, il y a bien longtemps que nous sommes couchés car demain, une nouvelle journée intense s'annonce. Bonne nuit à tous. Les élèves de Castelfranc